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4 juillet 2011

DSK, Fessenheim : (dés)information, mensonges et propagande

Pour commencer cet article, je voudrais faire un petit retour en arrière. C'était en février 2009, bien avant les aventures new-yorkaises de Strauss-Kahn. Lors de son excellente et défunte chronique matinale, Stéphane Guillon avait allumé DSK en délirant sur le goût prononcé et librement affiché de celui-ci pour le sexe :



J'adore ! Derrière cette caricature insolente sont les faits, juste les faits : DSK aime le cul - et c'est même à priori un comportement névrotique pathologique -, trompe sa riche épouse régulièrement et tout ce petit monde le reconnaît ouvertement et sans complexe. Je me souviendrais toujours d'une discussion avec une militante socialiste de Sarcelles au cours d'une manif parisienne en 2009 (quand j'étais encore photojournaliste...). Cette femme était une fidèle du PS et connaissait très bien le paysage politique local, dont DSK était un des ténors. Sans que je lui ai posé de questions en ce sens, l'une des premières choses qu'elle m'a dite sur DSK, c'était qu'il avait "sauté tout du sol au plafond à la mairie de Sarcelles durant ses mandats", qu'il était abject avec les femmes, un baiseur compulsif. La chronique de Guillon n'est finalement pas si caricaturale au fond !

Visiblement jusque là cela ne choquait personne dans l'entourage du grand homme, sa carrière politique n'en était pas affectée le moins du monde, bien au contraire : nommé président du FMI (dit en passant, ce poste est pour moi un des symboles les plus infâmes de cette société gangrénée par le fric), chouchou de la gauche pour les présidentielles 2012 (ben oui, il est plus fun, bling-bling et glamour que Jospin ou Aubry, bien trop cleans...). Non vraiment, c'est un bel homme, un séducteur, il a de la prestance, du charisme, donc tout passe, y compris le plus abject.

Car la tolérance zéro appliquée avec zèle pour les gueux, n'atteint pas les puissants de ce monde. Pour eux c'est d'office l'absolution totale. On ne tolèrerai pas un dixième des agissements de DSK chez Monsieur-tout-le-Monde et encore moins chez Madame-tout-le-Monde (et je rajouterai, pire encore si elle est noire).

Combien d'entre vous dans la situation de DSK auraient pu se payer une résidence surveillée de 300 m2 à 200 000 dollars au cœur de Manhattan, après avoir lâché 2 millions de dollars de caution ? Les chiffres ne sont peut-être pas précis au centime près, mais l'ordre de grandeur est exact. Pour la quasi totalité d'entre nous, bien évidemment, nous serions restés à croupir dans une cellule miteuse de Rikers Island, soumis au même traitement que tous les autres prisonniers.

Du jour au lendemain, face à ces "puissants", la victime d'une agression sexuelle devient une prostituée manipulatrice qui aurait à elle seule tendu un piège à un des hommes les plus influents du monde. Le prototype du pauvre homme sans défense, bien sous tous rapports... La situation se retourne comme une crêpe, hop ! Nafissatou Diallo, femme de ménage immigrée originaire de Guinée, se retrouve sur le banc des accusés, on la traîne dans la boue en la chargeant de tous les vices. Elle n'a plus aucune circonstance atténuante, le fait d'être noire, victime de discrimination et de préjugés, d'être immigrée en provenance d'un pays en très grande difficulté, élevant seul son enfant. Non, à elle on ne pardonne pas. Tolérance zéro.

On pourrait croire que si on est une femme, premier handicap, noire, deuxième handicap, femme de ménage, troisième handicap et qu'on a peut être fait des conneries dans sa vie pour survivre (si tant est que tout cela soit vrai), on peut être violée sans que le coupable ne soit puni. Lequel fanfaronne aussitôt au bras de son épouse coiffée d'une multitudes de cornes, dans un modeste petit restaurant italien de New-York, oui modeste, car qui ne s'en est pas déjà sorti avec une note de 450 € dans une pizzeria, hein ?

Donc, si on est pauvre, pas connu, bref, un(e) citoyen(ne) lambda, on se doit d'être irréprochable toute sa vie. A la moindre incartade, notre sort est scellé, nous passons dans le camp des damnés à tout jamais.

En revanche, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, être condamné pour abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux et prise illégale d'intérêts dans une affaire d'emplois fictifs, n'empêche aucunement de revenir de sa peine sous les acclamations de la foule pour redevenir maire de l'une des plus grandes villes de France et être nommé ministre d’État aux affaires étrangères. Bien au contraire, l'absolution est totale et unanime, autant dans le clan des puissants (normal, c'est une question de loyauté familiale) que dans l'opinion publique, chez les manants comme vous et moi (pardon aux puissants qui liraient ce blog...).

On ne donne qu'aux riches, c'est une maxime déjà bien connue et maintes fois vérifiée, mais maintenant on peut y rajouter celle-ci : on ne pardonne qu'aux puissants. Telles sont les lois qui dirigent cette société, et cet état de fait s'accentue de jour en jour. La justice est du côté de ceux qui croient détenir les clés de ce monde en possédant l'argent et ce qu'ils nomment le pouvoir... Pauvres fous...

Dans le même temps aujourd'hui, qu'entends-je dans un rapide entrefilet à la radio ? L'exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim est prolongée de dix ans ! Mais chut... ne faisons pas de bruit, tout le monde dort, bercé par les belles histoires à dormir debout distillées par les grands médias...

Nucléaire, on t'aime tellement ici en France... Pendant ce temps, qui nous parle du Japon, sinistré, contaminé, pour des millénaires ? Je trouve l'image ci-dessous magnifique et poignante. Elle dit tant de choses...

 © Greenpeace / Donang Wahyu

 
Pour des informations vraies, concrètes sur la situation au Japon et plus généralement sur le nucléaire partout dans le monde et en France en particulier, voir les sites :

Réseau Sortir du Nucléaire

CRIIRAD

Le blog de l'association KOKOPELLI

Pour terminer, voici à méditer un nouvel extrait de la prophétie de Saint-Jean de Jérusalem, écrite en 1099...

15
Lorsque commencera l'An Mille qui vient après l'An Mille
Règnerons des souverains sans croyance
Ils ordonneront aux foules humaines innocentes et passives
Ils cacheront leurs visages et garderont leurs noms secrets
Et leurs châteaux-forts seront perdus dans les forêts

Mais ils décideront du sort de tout et de tous
Personne ne participera aux assemblées de leur ordre
Chacun sera vrai serf et se croira homme libre et chevalier
Seuls se dresseront ceux des villes sauvages et des fois hérétiques
Mais ils seront d'abord vaincus et brûlés vifs