Manifestation anti-nucléaire à la centrale du Tricastin (Drôme) le 25 octobre 2008 suite aux "incidents" en juillet 2008 de la société SOCATRI (filiale du groupe AREVA) qui ont conduit au rejet de 224 kg d'uranium dans l'environnement
Depuis que l'ONU a déclenché son opération purement humanitaire en Lybie, on pourrait croire en écoutant et regardant les "grands médias" (ceux accessibles sans effort qui vomissent leur purée prédigérée à longueur de journée) que le Japon en a fini avec la plus grande catastrophe de son histoire et que l'impact de l'accident nucléaire de Fukushima est maintenant terminé et s'est limité à un périmètre de 20 km (allez, on pousse à 30 au grand max). Parce que cela ne risque plus de faire un grand BOUM ! spectaculaire qui aurait fait monter l'audimat en flèche, on n'en parle plus. Alors qu'insidieusement la pollution radioactive se diffuse partout, dans l'air, l'eau, le sol et que les populations avalent quotidiennement des doses inacceptables de produits qui n'ont rien à faire dans leur organisme et vont y causer des dégâts irréversibles.
Franchement, qu'est-ce qui a changé depuis 25 ans ? L'humain joue toujours au docteur Folamour, pensant dans sa toute puissance pouvoir maîtriser jusqu'aux forces gouvernant le cosmos (rien que ça), alors que la vérité est qu'il ne maîtrise RIEN.
Et l'opacité dans la communication des informations dues aux populations est de rigueur plus que jamais.
Avec mes petits moyens sur ce blog, j'ai décidé d'informer ceux qui passeront par là en m'appuyant notamment sur le travail de l'association CRIIRAD (http://www.criirad.org).
Voici donc ci-dessous des nouvelles "fraîches" et toujours aussi INDEPENDANTES sur la situation radiologique au Japon à ce jour :
Ce dimanche matin 20 mars, plusieurs médias français se sont fait l’écho d’informations selon lesquelles « des traces de radioactivité ont été mesurées dans certains produits alimentaires provenant de villes proches de la centrale de Fukushima Daiichi ». Les niveaux de contamination seraient sans danger.
Ces informations sont erronées.
Des résultats d’analyses sur les denrées alimentaires sont enfin disponibles (les denrées type épinards ou salades reçoivent des dépôts radioactifs depuis plus d’une semaine). Bien qu’ils restent très (trop !) parcellaires, ils attestent toutefois de l’importance des dépôts radioactifs.
- Des niveaux de contamination très élevés – et non pas des traces de radioactivité – ont été mesurés dans des épinards : de 6 100 Bq/kg à 15 020 Bq/kg pour l’iode 131, avec une moyenne de 10 450 Bq/kg.
- Les lieux de prélèvements ne sont pas situés dans des villes proches de la centrale de FUKUSHIMA DAIICHI : il s’agit de 7 villes de la Préfecture d’IBARAKI situées à 100 km environ au sud de la centrale.
- Il suffit qu’un enfant de 5 ans ingère 10 000 Bq d’iode 131 pour qu’il atteigne la limite annuelle maximale admissible de 1 mSv. Pour les enfants de moins de 2 ans, la limite de dose est atteinte avec l’ingestion d’environ 5 500 Bq (soit une activité nettement inférieure à celle contenue dans les épinards de la préfecture d’Ibaraki).
- Les aliments contaminés (produits à risque comme les légumes à feuilles, le lait et les fromages frais) doivent être retirés de la consommation. Ils ne sont pas "sans danger". Bien sûr, il ne s'agit pas de fortes doses de rayonnements et de risque immédiat. Rien à voir avec les niveaux d'exposition des équipes qui interviennent sur la centrale de Fukushima. Il n'en demeure pas moins que des mesures de protection sont indispensables : la contamination du fait de l'ingestion d'aliments contaminés s'ajoute à l'inhalation de gaz et d'aérosols radioactifs et à l'irradiation par les panaches radioactifs et par les dépôts au sol.
CRIIRAD Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité
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