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11 avril 2011

L'amour du cheval

Les 09 et 10 avril 2011, le site des Haras Nationaux d'Uzès a organisé pour la première fois un Concours International de Complet.

La discipline "de prestige" du sport équestre comporte 3 épreuves, réparties sur 2 jours : dressage, concours de saut d'obstacles et cross.

Le cross est un parcours de fond d'environ 3 km, garni d'obstacles impressionnants, bien rigides et mastocs, imitant la nature : tronc, haie, gué, contrebas, etc. Les badauds adorent, c'est un peu comme devant un film d'horreur ou à suspense, on a les poils qui se hérissent en espérant secrètement la chute ! Les cavaliers quant à eux semblent adorer jouer à se faire peur avec leur jolie mécanique de compétition...

Il faisait une chaleur de plomb ce dimanche pour le cross (30°C). Magnifique journée d'été très légèrement en avance, mais que diantre, un goût de vacances dans la bouche, un bon spectacle gratuit, que demande le peuple !

J'ai été sidérée par la magnifique collection d'accessoires de torture en cuir et métal qui était affichée dans cette compétition. On se serait cru à un défilé de prêt-à-porter de sado-masochisme. Sauf que ne s'exprime ici que le sadisme, puisque seul le cheval est paré de ces accessoires destinés à lui infliger de violentes douleurs afin de mieux le soumettre et le contraindre à la volonté de son cavalier, lui, paré du déguisement adéquat selon l'épreuve : chapeau haut de forme et queue-de-pie lors du dressage, bombe et veste noire lors du saut d'obstacles, et armure (casque, protections diverses rembourrées, etc.) lors du cross. Sans compter les traditionnelles armes de poing : cravache et éperons, loin d'être uniquement décoratives.

Je ne me souvenais pas d'avoir vu, dans ma tendre enfance, proliférer de tels enrênements. La muserolle croisée (qui empêche au cheval d'ouvrir la bouche) est portée dans 80% des cas. J'ai également découvert des mors d'un raffinement inouï en terme de torture (il suffit de regarder la commissures des lèvres en sang sur de nombreux chevaux à la fin des épreuves).

La relation est bafouée. Le cheval n'est qu'une mécanique destinée à porter l'ego de ces bipèdes aveuglés. L'animal est nié dans sa physiologie, sa biomécanique, sa psychologie. Il est nié en tant qu'être. Pas étonnant dans ce monde d'AVOIR. Il suffit d'aller les observer dans leurs boxes après les épreuves, : regard triste, abattement, commissures des lèvres en sang, garrot blessé, musculature difforme à force de sauts, maigreur. Et de rentrer en contact avec eux pour quelques gratouillages, quelques mots apaisants ou rien si bon leur semble. Juste ETRE là avec eux, sans rien leur demander, pour une fois...

Les femmes étaient à l'honneur (en nombre, du moins) et de mon petit reportage nevzorovien du jour, j'ai voulu extraire un florilège de ces représentantes de la gente réputée pour sa grâce, sa douceur, sa patience et surtout sa grande sensibilité... femmes, les chevaux vous aiment ! En tous cas, c'est un bon point pour le combat féministe : la brutalité n'est plus l'apanage des hommes !

Une très jeune concurrente, visiblement un grand espoir à voir les commissures des lèvres de sa monture...

Toute de rose vêtue...

Haribo c'est beau la vie !

Et voici la championne du jour, dernière du concours, mais incontestablement la première dans la maltraitance, le déni de la relation, le mépris du vivant : Laurène Foucher juchée sur son piédestal Mylton du Carrat.


Premier refus sur le contrebas, première séance de hurlements, de cravachage, et d'arrachage de bouche, avant l'obstacle, pendant l'obstacle et après l'obstacle (afin de bien faire comprendre à cette sale bête désobéissante qui est la maîtresse, ben oui, voyons...) :


Deuxième refus, la douce amazone remet cela :

Admirez la position du mors...


Et là c'est après l'arrivée du cross, un moment partagé de douceur et de complicité...


Une courte vidéo du deuxième refus, avec le son c'est encore mieux :


Mais les messieurs n'étaient pas en reste ce week-end. Voici pour finir quelques images pour leur rendre hommage...

Haribo, c'est beau la vie (version masculine)! 

 La joie, le bonheur, l'harmonie du sport équestre...