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8 février 2012

Demain les chiens

 C'est le titre d'un roman de Clifford D. Simak, considéré comme l'un des plus grands écrivains de science-fiction du 20ème siècle, aux côtés d'Asimov ou de Bradbury. Ecrit en 1952, la modernité de ce roman est troublante, comme l'est souvent la science-fiction, véritable canal d'expression des couches les plus profondes de l'inconscient collectif.

Comme l'analyse très bien Eric Ancelet dans son livre (excellent) "Pour en finir avec Pasteur", la littérature d'imagination (conte de fées, conte fantastique, roman de science-fiction) envoie des messages d'avertissement pour nous donner un coup de pied au c..., nous mettre en garde contre notre aveuglement, réveiller nos consciences engourdies pour, peut-être, nous éviter de foncer tout droit dans le mur en klaxonnant avec la mine ahurie...

"Demain les chiens" se déroule à une époque future très très lointaine où les hommes ont disparu (ou presque...) de la terre et sont devenus une mystérieuse légende. Un monde que les chiens, aidés de robots, ont transformé, créant une civilisation de fraternité animale dans laquelle le meurtre est banni. Les chiens se transmettent de génération en génération des contes sur l'existence supposée de cet animal mystérieux appelé homme. Est-ce possible qu'un être aussi ambitieux, cupide, avide de pouvoir et capable de tout pour parvenir à ses fins, ait existé sur terre ?

Ce roman m'a laissée toute "chose", partiellement dans la confusion, preuve s'il en est que quelque chose a bougé, là, derrière... lecture conseillée !



Quelques extraits choisis :

"Mais ce n'est pas le plus important. L'homme sait s'y prendre, il a une façon bien à lui de s'y prendre. De se débarrasser de tout ce qui se dresse sur son chemin."

"Et voilà revenu cet antique besoin de sang qu'a l'homme, cette passion d'être différent, d'être plus fort, d'imposer sa volonté grâce à des inventions de son cru : qui lui font un bras plus fort que le bras ou la patte de n'importe quelle autre créature, qui lui donnent une mâchoire plus solide que les autres et qui lui permettent de frapper et de blesser plus loin que son bras ne peut atteindre."

"Mais maintenant je sais que j'ai eu raison. L'arc et la flèche en sont la preuve. Un jour j'ai cru que l'Homme peut-être avait pris la mauvaise route, que quelque part dans le monde de sombre sauvagerie d'où il avait fini par émerger, il était parti du mauvais pied. Mais je vois bien que je m'étais trompé. Il y avait pour l'Homme une route et une seule : celle de l'arc et de la flèche."

"Mais un homme avait tué. (...) Car ce qu'avait fait l'un, les autres en étaient capables. Non seulement ils en étaient capables, mais ils le feraient sûrement, car c'étaient des hommes et les hommes avaient tué jadis et ils tueraient encore."

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