En mars 2011, cette localité japonaise jusqu'alors inconnue du grand public, avait fait les gros titres des actualités dans le monde entier durant quelques jours, voire quelques semaines à peine, suite aux légers "dérangements" occasionnés par le tsunami sur la centrale nucléaire qu'elle a la chance d'accueillir, Fukushima Daiichi.
Comme beaucoup de gens, je suis happée (moins que d'autres, mais tout de même...) par le rythme effréné de cette société en constante fuite vers l'avant (quel avant ? Le néant...), qui fonctionne sur un mode superficiel, où les informations sont "vomies" en permanence sur les différents médias, et aussitôt oubliées dès qu'une autre plus "sexy" apparaît.
Ce matin, parmi mes courriers électroniques, j'ai trouvé la lettre d'information du site Santé Nature Innovation que je vous livre ci-dessous dans son intégralité. Ce texte m'a réveillée, et dieu sait pourtant qu'il y a plus endormi que moi... Il fallait que je vous fasse partager ce texte, extrêmement intéressant afin de vous informer et surtout afin que nous nous rappelions tous ensemble qu'il est capital, plus que jamais en cette année 2012, d'ouvrir notre champ de perception au maximum et d'augmenter notre niveau de conscience afin de nous adapter au changement inéluctable et prometteur en cours dans l'humanité et bien au-delà d'elle. Bonne lecture.
© Greenpeace / Donang Wahyu
Où irez-vous si Fukushima explose ?
Par Jean-Marc Dupuis, rédacteur en chef du site Santé Nature Innovation
Tandis que le club des journalistes parisiens nous bombarde
de gros titres sur le dernier tweet de Valérie Trierweiler (passionnant !), les
mésaventures de Ségolène (navrant !), le départ de Laurence Ferrari (émouvant
!) ou encore les déclarations des (ir)responsables Européens sur la crise des
dettes publiques, la situation à Fukushima tourne à la catastrophe sans que
cela ne mérite une ligne dans nos journaux ni même quelques secondes d’antenne.
Et pourtant, si l’objectif des journalistes officiels est de
« vendre du papier » ou « faire de l’audience », puisque beaucoup d’entre eux
ne s’en cachent même plus, parler de ce qui se passe réellement à Fukushima
leur permettrait d’exciter les foules, à juste titre pour une fois.
Mais pour l’instant, c’est le silence… de mort.
Une question de survie de l’espèce humaine
Lorsque la centrale nucléaire de Fukushima fut ravagée par
le tremblement de terre puis le tsunami en mars 2011, les autorités japonaises
et les agences spécialisées dans le nucléaire ont eu une seule priorité :
minimiser de façon obscène l’impact sanitaire de la catastrophe, pour empêcher
tout mouvement de panique.
L’explosion d’une centrale nucléaire libère pourtant dans
l’atmosphère une grande quantité de radionucléides radioactifs. Il en va de
même des retombées radioactives après l’explosion d’une bombe atomique ou d’une
« bombe sale ». L’un des composés radioactifs les plus communs est alors l’iode
131 (131I). Et c’est ce qui s’est passé à Fukushima (plus à ce sujet
ci-dessous).
Par chance, il existe un moyen rapide, très efficace, très
bon marché, et sans effets indésirables graves, d’immuniser votre organisme
contre l’iode 131, ce qui n’est pas le cas des autres composés radioactifs
(césium par exemple).
Il vous suffit de prendre, dans les deux heures qui suivent
l’accident nucléaire, un comprimé d’iode, ou de vous badigeonner 2 mL de
teinture d’iode sur la peau (1 mL pour les enfants). Si vous n’avez pas d’iode
dans votre armoire à pharmacie, vous pouvez utiliser de la bétadine, en doublant
la dose. L’application est à renouveler trois jours plus tard. De cette façon,
vous saturez votre corps d’iode non radioactif et vous diminuez de 97 % votre
absorption d’iode radioactif, et ce sans effets indésirables graves.
En effet, votre glande thyroïde est programmée pour
emmagasiner et concentrer rapidement l’iode qui passe à sa portée. Si c’est de
l’iode radioactif, votre thyroïde l’absorbera et vous serez exposé à des
rayonnements internes, qui augmenteront votre risque de cancer de la thyroïde et
de nodules bénins. Les enfants et les bébés sont encore plus vulnérables que
les adultes.
Mais si votre thyroïde est déjà saturée d’iode non
radioactif, alors votre corps n’en absorbera plus. Et vous pouvez obtenir ce
résultat en vous badigeonnant de la teinture d’iode sur votre peau.
Cela ne coûte quasiment rien. Mais encore faut-il en avoir
dans son armoire à pharmacie.
Attention, il existe des dangers à utiliser de la teinture
d’iode, qui n’est pas un produit anodin. Il convient, avant de l’utiliser, de
demander l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. Il ne faut pas l’associer à
des antiseptiques à base de mercure. Les femmes enceintes et les bébés de moins
d’un moins ne doivent pas l’utiliser sans avis médical. De même, toute personne
qui présente une certaine sensibilité à l’iode, qui est atteinte d’une maladie
thyroïdienne et qui souffre de troubles cardiaques ne devrait pas s’appliquer
de teinture d’iode.
Il est vital d’agir rapidement
La rapidité d’administration de l’iode après une exposition à
de l’iode radioactif est un facteur décisif d’efficacité. L’effet protecteur
est de 97 % lorsque la teinture est administrée au moment de l’exposition, mais
passe à 85 % une heure après, et à 50 % entre 3 et 4 heures après l’exposition.
Après 6 heures, vous êtes « out ».
Pour ces raisons, il semble raisonnable de vous préoccuper
aujourd’hui de mettre dans votre armoire à pharmacie une bouteille de teinture
d’iode. Il ne vous en coûtera que quelques euros.
La bombe à retardement n’est pas du tout désamorcée
Contrairement à ce qu’ont reconnu les autorités au moment de
l’accident, des dizaines de milliers de personnes au Japon et dans le Pacifique
ont été affectées par les émissions de césium 137 radioactif suite au tsunami
de mars 2011. Des déchets de la centrale de Fukushima ont été retrouvés jusque
sur les côtes de la Californie. Alors qu’on craignait que l’accident fût pire
que celui de Tchernobyl dans les jours qui suivirent, personne n’imaginait à
quel point ce serait pire en effet.
Si les estimations actuelles sont exactes, Fukushima a déjà
relâché autant de radiations dans l’atmosphère que Tchernobyl. La différence
est que la société TEPCO et le gouvernement japonais n’ont pas voulu construire
de sarcophage en béton autour de la centrale, comme ce fut fait par les
soviétiques, à un coût humain il est vrai gigantesque.
Aujourd’hui, on se retrouve donc avec des installations
nucléaires à nu, et le risque d’un désastre encore dix fois plus grand si un
nouveau tremblement de terre devait se produire. Ce scénario est
malheureusement probable dans cette région à forte activité sismique.
Nous sommes donc aujourd’hui à la merci de la nature. Le
gouvernement japonais le sait, et prépare actuellement des plans pour
l’évacuation totale de l’agglomération de Tokyo, un exode aux conséquences
humanitaires apocalyptiques qui concernerait 40 millions de personnes ! En
fait, d’immenses territoires aujourd’hui densément peuplés dans l’hémisphère
nord deviendraient inhabitables, pour des siècles voire des millénaires.
Nier les faits ne sert à rien
Il n’existe aucun moyen de nier cette réalité. Prétendre que
la menace n’existe pas ne peut ni écarter le danger, ni vous protéger vous et
votre famille. Le seul effet sera de vous laisser démuni le jour où le désastre
se produira.
Il faut que vous ayez en tête les faits suivants :
La centrale de Fukushima-Dai-Ichi contenait six réacteurs
nucléaires. Le tsunami du 11 mars 2011 provoqua l’inondation des générateurs
produisant l’électricité du système de refroidissement, ce qui entraîna, dans
les jours qui suivirent, la fusion de trois réacteurs sur les six (« full melt
down »).
Chacun d’entre eux va alors connaître des explosions
d’hydrogène, qui détruiront leur toit et leur partie supérieure.
À partir de ce stade, des rejets massifs vont se produire
dans l’atmosphère et l’environnement. Le gouvernement japonais prend alors une
décision dramatique : demander que de l’eau de mer soit utilisée pour refroidir
les réacteurs, ce qui acheva de les détruire complètement, et à relâcher des
millions de litres d’eau contaminée dans le Pacifique.
La catastrophe fut donc classée au niveau 7 (le plus élevé)
de l’échelle internationale des événements nucléaires.
Le cauchemar des piscines
Mais la pire menace actuellement concerne les « piscines ».
Il faut savoir que, dans une centrale nucléaire de type
Fukushima, les barres de combustible usé sont stockées dans des piscines
remplies d’eau. Ce combustible émet des rayonnements qui sont extrêmement
dangereux pour l’homme et dégage une énorme chaleur. Dans les conditions
normales, l’eau permet de bloquer les rayons, et de refroidir les barres de
combustible usé. Des machines permettent en outre d’examiner les barres, de les
déplacer, etc.
Le problème est que, suite à l’accident, le système de refroidissement
a cessé de fonctionner, ce qui a d’abord produit l’évaporation de l’eau puis un
incendie dans la piscine du réacteur n°4, produisant de nouvelles émissions de
vapeurs radioactives. Les installations pour déplacer les barres ont été
détruites. Aujourd’hui, plus aucun être humain ne peut s’approcher de ces
piscines.
Une catastrophe imminente ?
Aujourd’hui, mardi 19 juin 2012, la radioactivité a
tellement monté dans la piscine n°2 qu’il n’est plus possible de la mesurer.
(Oui, vous avez bien lu : la radioactivité est trop forte pour être mesurée).
L’eau étant en train de s’évaporer, la chaleur et les radiations pourraient
augmenter fortement et déclencher de nouveaux incendies.
La piscine n°4 est à 30 mètres au-dessus du sol et elle est
exposée à l’air libre. La structure qui l’entourait et qui la soutenait est
fortement endommagée. Si un nouveau tremblement de terre se produisait et
qu’elle s’effondrait ou se mettait à fuir, un incendie radiologique
catastrophique se produirait qui pourrait provoquer des émissions de Césium dix
fois supérieures à Tchernobyl.
Il est de plus impossible de retirer ces barres radioactives
car le système prévu a lui aussi été détruit lors du tsunami. Les retirer avec
une grue provoquerait des émissions de radiations destructrices, des incendies
et potentiellement aussi des explosions, qui ne peuvent être évités qu’en les
maintenant en permanence dans l’eau, dans des structures renforcées (ce qui n’a
encore jamais été pratiqué nulle part, ajoutant une forte dose
d’imprévisibilité à l’opération).
Certains scientifiques pensent même que l’effondrement des
piscines serait si grave que l’ensemble du Japon devrait être évacué. Cela
représenterait 125 millions de réfugiés, ce qui causerait un désastre
humanitaire sans précédent.
Une des plus grandes accumulations de radioactivité de la
planète
Avant que vous ne balayiez de la main ces informations en
les attribuant à quelque réseau antinucléaire extrémiste, voici ce qu’a déclaré
Robert Alvarez, haut conseiller à l’environnement et à la sécurité nationale au
ministère de l’énergie des Etats-Unis (Senior Policy Adviser to the Secretary
for National Security and the Environment for the US Department of Energy) :
« Le total des stocks de combustible nucléaire usé sur le
site de Fukushima Daichi contient près de la moitié du montant total du Césium
137 libéré par tous les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère,
Tchernobyl, et les usines de retraitement du monde entier (environ 270 000 000
curies ou 9,9 E +18 becquerels).
Il est important que le public comprenne que les réacteurs
qui fonctionnent depuis des décennies, comme celui du site de
Fukushima-Dai-Ichi, ont produit un des plus grandes accumulations de
radioactivité de la planète. »
Les agences nucléaires du monde entier sont en alerte face à
l’éventualité d’une nouvelle dégradation des réacteurs de Fukushima et des piscines
de combustible usé, et des retombées radioactives qui s’ensuivraient. Une série
d’explosions se produiraient qui entraîneraient des radiations dans l’ensemble
de l’hémisphère nord, qu’il serait impossible de limiter.
Ne comptez pas sur les autorités pour vous « prendre en
charge »
La morale de cette histoire est que, quoi que l’avenir nous
réserve, ne comptez pas sur les autorités pour vous protéger, et encore moins
pour vous « prendre en charge ».
Si, dans un domaine aussi crucial que la sûreté nucléaire,
elles sont capables de laisser une telle catastrophe se produire (difficile de
prétendre qu’au Japon, personne ne connaissait le risque de tremblements de
terre et de tsunami…), et si elles sont capables de si mal gérer les
conséquences, dites-vous bien qu’elles agissent de la même façon, et pire
encore, dans d’autres domaines, y compris celui si crucial de la santé
publique.
La réalité est que les experts des gouvernements ne sont
tout simplement pas préoccupés, en premier lieu, par le bien public, et encore
moins par votre cas particulier ou par le mien.
Pour eux, comme pour beaucoup de monde, la priorité est
avant tout d’assurer leur propre avancement, leur propre prestige. Et s’il faut
pour cela contribuer, de façon active ou passive, à mettre en place un système
dangereux et inhumain, beaucoup, malheureusement, n’hésiteront pas. L’histoire
l’a prouvé, et combien de fois.
Source : Santé Nature Innovation - http://www.santenatureinnovation.fr/quels-problemes-de-sante/intoxication/ou-irez-vous-si-fukushima-explose