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5 novembre 2012

Yes we can... change the world, now !

Cette veille d'élections présidentielles américaines m'inspire cet article... Le changement... encore et toujours un leitmotiv universel pour rassembler les foules. Un magnifique mot-valise... Oui, tout le monde veut que ça change ! Mais qu'est-ce qui doit changer ? Comment cela doit changer ? Pour aller vers où, vers quoi ? Pour vivre comment ? "ON" veut du changement, mais un changement vague, lointain, abstrait. Car individuellement, qui est réellement prêt à changer sa vie, ses habitudes de consommation, ses croyances, ses jeux de pouvoir relationnels, sa vision du monde, de l'Autre... de soi, là, maintenant ?


Yes we can ! Un slogan qui a enflammé les foules dans le monde entier en 2008 lors de l'élection d'Obama. Le messie, enfin, était revenu : c'était lui ! Un fuoco di paglia... Quatre ans après, les bonnes habitudes on repris le dessus : morosité, critique, amertume. Le messie est redevenu un homme comme les autres... tiens, ça me rappelle quelque chose... un homme "normal"... si, du statut de messie, en quatre ans, on est rétrogradé au rang de simple humain, plein de défauts, qu'advient-il au bout de cinq ans d'un homme qui est déjà au départ, simplement "normal" ?

Alors, au lieu de parler de changement, d'y croire et d'attendre qu'il tombe du ciel, porté par un être supérieur, allons-y, changeons, vraiment !
 So...
Mais trêve de paroles, je voulais aujourd'hui faire un flash-back en images sur la campagne de Barack Obama en 2008 en vous montrant quelques photos du travail remarquable que la photojournaliste Callie Shell a réalisé, au plus plus proche du futur président américain. Un travail qui représente pour moi l'essence du photojournalisme, en cette période où l'image est banalisée jusqu'à l’écœurement, où tout le monde fait des photos de tout et surtout de n'importe quoi. Les images sont partout, l'écrasante majorité d'entre elles est de qualité technique médiocre malgré la multiplication des pixels, des assistances à la prise de vue, etc. Ne parlons pas de l'esthétique, de la qualité artistique. C'est de la soupe au goût de flotte. Mais ce qui est le plus triste, c'est que la plupart de ces images n'ont pas de sens, elles ne portent aucun propos, aucune réflexion, aucune émotion. Elles ne sont que des clichés instantanés, froids et mécaniques, d'une réalité superficielle. Et qui passent aussi vite qu'elles ont été prises, souvent à la sauvette, à l'insu du sujet, sans aucune empathie, ni même un début de compréhension.

C'est là que le photojournaliste peut se distinguer, en montrant des images de l'intérieur et en suivant son sujet sur le long terme. Des "behind-the-scenes" images. Être avec son sujet, tout en gardant la distance que donne l'appareil photo, c'est une position unique qui permet de saisir et de retransmettre les émotions, autant celles de celui qui est photographié que celles de celui qui photographie. Une relation de confiance se crée entre celui qui est devant et celui qui est derrière l'objectif, les deux positions impliquant pareillement une mise à nue, nécessitant de se livrer, d'être vrai, juste. On ne triche plus. Peu à peu l'appareil photo, aussi imposant soit-il, est oublié, il disparaît. Reste ce lien, cette complicité au travers du regard, de l'image. Une histoire sans paroles, en silence, qui s'écrit grâce à la lumière...

© Callie Shell / Aurora for Time

© Callie Shell / Aurora for Time

 © Callie Shell / Aurora for Time

© Callie Shell / Aurora for Time

Pour découvrir ce travail de Callie Shell : voir digitaljournalist.org et Time

Personnellement, j'ai pu réaliser ce rêve de photographier ainsi, témoin embarqué dans une aventure, dans un univers à priori éloigné du mien. Une telle expérience développe l'acceptation de la différence, l'abandon des préjugés, renforce la curiosité de découvrir, le besoin de comprendre et crée un lien fort avec les personnes que l'on suit au quotidien. Les deux parties de chaque côté de l'objectif ressortent enrichies d'un tel reportage.

C'était en juin 2009, j'ai suivi la campagne d'Omar Slaouti, le candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) pour les élections européennes en Ile-de-France. La Défense, Argenteuil, Montreuil, les actions devant le siège du Medef, les meetings dans les salles municipales des villes de la banlieue parisienne... ça sonne moins "branchouille" et bling-bling que Washington, New-York, etc. mais humainement, je peux vous dire que ça envoyait grave... Magnifique souvenir, j'ai adoré ces moments. 
-----  et puis mes photos sont vraiment chouettes ! Non mais c'est vrai, faut l'dire ! -----

Morceaux choisis :

05 mai 2009 - 20h30 - Réunion publique à Créteil (94) : on attend les clés...

02 juin 2009 - 06h50 - Station de métro de La Tour-Maubourg (Paris 7ème) : une action se prépare...

02 juin 2009 - C'était ça : devant le siège du Medef, action collage de banderoles !

02 juin 2009 - 7h00 - Olivier Besancenot a rejoint le groupe

02 juin 2009 - 8h45 - La journée marathon se poursuit dans un café pour préparer la participation d'Omar à une émission de radio sur France Info

02 juin 2009 - 10h20 - Dans les studios de la Maison de la Radio, débat en compagnie de Marine Le Pen (FN) et Catherine Trautmann (PS)

02 juin 2009 - 12h30 - Séance de tractage à La Défense : le choc des mondes !

04 juin 2009 - 21h00 - Montreuil (93), dernier meeting national du NPA avant le scrutin, en présence de toutes les têtes de liste et d'Olivier Besancenot

04 juin 2009 - 21h30 - Discours d'Omar Slaouti lors du meeting national du NPA à Montreuil

05 juin 2009 - 11h00 - Tractage animé sur le marché d'Argenteuil (95)

05 juin 2009 - 11h30 - Marché d'Argenteuil (95) - Omar se charge lui-même de l'animation !

07 juin 2009 - 20h00 - Découverte des résultats au QG de campagne du NPA, rue Doudeauville, Paris 18ème. Olivier Besancenot est interviewé à la télévision

 
07 juin 2009 - 20h30 - Analyse à chaud après la découverte des résultats